Le 4 octobre 2024, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a reçu au palais de l’Immeuble Étoile une délégation de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), menée par Robert Bapooh Lipod, ancien secrétaire général du parti. Cette rencontre, qui a fait parler dans les cercles politiques, vient raviver une vieille alliance entre l’UPC et le RDPC, à quelques mois d’une présidentielle qui promet déjà pas mal de suspense.
Soyons honnêtes : cette alliance n’a rien d’une surprise. Robert Bapooh Lipod l’a d’ailleurs dit lui-même. L’UPC et le RDPC, c’est une histoire qui date. Retour en 1992, lors des premières élections multipartites au Cameroun : l’UPC s’était déjà positionnée aux côtés du RDPC. Puis en 2007, avec Augustin Frédéric Kodock aux commandes, les deux partis ont officiellement scellé leur collaboration par un accord. Depuis, l’UPC a réussi à se faire une petite place dans le jeu politique et dans certaines prises de décisions au sommet.
Cette fois encore, pas de surprise : l’UPC ne présentera pas de candidat pour la présidentielle de 2025. Le parti s’aligne derrière Paul Biya, avec pour mot d’ordre affiché : continuité et stabilité. Pour Robert Bapooh Lipod, il s’agit avant tout d’accompagner l’action du gouvernement et d’éviter toute “fracture” politique.
La délégation de l’UPC n’en est pas restée là. Histoire de compléter la tournée, elle a aussi fait un passage du côté du Ministère de l’Administration Territoriale pour discuter avec Paul Atanga Nji. Officiellement, il était question de caler les derniers détails sur leur collaboration pour le prochain scrutin.
Mais tout le monde au sein de l’UPC n’applaudit pas cette décision. Loin de là. Un autre groupe, emmené par Pierre Baleguel Nkot, s’y oppose fermement. Ce camp milite pour soutenir plutôt l’opposition et affiche clairement son appui à Me Akere Muna, le candidat porté par le parti Univers.
On le sait, ces divisions internes ne datent pas d’hier. Cela fait des années que l’UPC est traversée par des rivalités de clans, chacun ayant sa propre vision de la stratégie politique à suivre. On peut s’attendre à ce que cela complique encore les choses à l’approche du scrutin.
Pour le moment, l’UPC officielle reste fidèle à son alliance avec le RDPC. Mais la scission en interne annonce une élection présidentielle 2025 bien plus incertaine qu’il n’y paraît. On sent déjà que les jeux d’alliances, les ralliements et les stratégies électorales vont profondément bousculer le paysage politique camerounais.
Reste à savoir si cette recomposition annoncée pèsera vraiment dans les urnes. La présidentielle s’annonce comme un vrai test grandeur nature pour mesurer le poids des alliances et l’influence réelle des partis autour du RDPC.
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