Yaoundé – Ce mardi 27 mai 2025 restera gravé dans les mémoires des habitants de la capitale camerounaise. Aux environs de 15h30, Dagobert Nwafo, père de l’artiste slameuse Lydol, a franchi les lourdes grilles de la prison centrale de Yaoundé, sous bonne escorte, à bord d’un véhicule banalisé. L’homme est au cœur d’une affaire tragique qui bouleverse tout le pays : il est accusé d’avoir sauvagement tué le petit Mathis, un enfant de 6 ans, le 10 mai dernier au quartier Ngoa Ekélé.
Le portail de Kondengui, emblématique et redouté, s’est refermé sur cet homme de 61 ans, désormais placé sous mandat de dépôt. D’après les informations recoupées auprès de plusieurs sources judiciaires, c’est dans la matinée, escorté par des éléments du commissariat du 5ᵉ arrondissement, qu’il a été présenté une nouvelle fois au parquet. Une comparution attendue, après plusieurs renvois pour complément d’enquête.
Un dossier longuement examiné
Depuis le début de cette affaire, les autorités judiciaires ont adopté une approche méthodique. Le parquet aurait repoussé à plusieurs reprises la mise sous mandat, dans l’attente d’éléments cruciaux. L’un d’eux : le rapport d’autopsie du petit Mathis. Ce document, considéré comme déterminant, serait finalement parvenu aux mains du procureur ce mardi, précipitant les événements.
Dans l’après-midi, les démarches ont été accélérées. Après sa présentation au parquet, Dagobert Nwafo a été transféré sans détour à la prison de Kondengui. Sur place, il a été accueilli au poste de police situé à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire, où il a entamé les formalités d’entrée. Il y est encore au moment où nous écrivons ces lignes, en attente d’être affecté à une cellule où il passera sa première nuit en détention.
Une affaire qui glace et interroge
Le Cameroun est profondément secoué par ce fait divers d’une violence inouïe. La mort du petit Mathis a provoqué un véritable choc émotionnel. Selon des sources proches de l’enquête, l’enfant aurait été poignardé à l’arme blanche, dans des circonstances qui restent à éclaircir. Le crime a eu lieu à Ngoa Ekélé, un quartier calme de Yaoundé III, ce qui a d’autant plus surpris la communauté locale.
Au-delà de l’horreur du drame, le profil du présumé assassin intrigue et divise. Père d’une personnalité artistique respectée, Dagobert Nwafo n’avait, jusqu’ici, jamais fait parler de lui pour de tels actes. Mais depuis son interpellation, c’est tout le pays qui retient son souffle.
Un procès très attendu
Le public, encore sous le choc, attend désormais le début du procès avec impatience et appréhension. Les regards sont tournés vers la justice, dont on espère qu’elle agira avec rigueur, transparence et humanité, tant la douleur de la famille de la victime est immense. Le nom de Mathis, ce petit garçon innocent, est désormais gravé dans la mémoire collective.
L’affaire, au fil des jours, est devenue un symbole. Celui de l’attente d’une vérité judiciaire, mais aussi d’un besoin profond de justice pour les plus vulnérables. Car derrière les murs de Kondengui, une procédure judiciaire s’ouvre, mais dehors, c’est une société entière qui cherche à comprendre, à panser, et à ne pas oublier.
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