Sélection locale des Lions : Bernard Tchoutang réagit et lance un message à Marc Brys

Bernard Tchoutang critique la liste de Marc Brys : “Trois joueurs locaux ? C’est insuffisant pour un pays comme le Cameroun”

Alors que les Lions Indomptables se préparent pour leurs prochaines échéances, la première liste du sélectionneur belge Marc Brys fait déjà couler beaucoup d’encre. Si certains se réjouissent de la présence de trois joueurs issus du championnat camerounais, Bernard Tchoutang, ancien international et vainqueur de la CAN 2000, n’est pas de cet avis. Pour lui, cette ouverture vers le football local est un pas en avant… mais un pas encore trop timide.

« Le sélectionneur ne vit pas au Cameroun. Donc je ne sais pas comment il a fait pour découvrir ces 3 joueurs. Peut-être qu’il a écouté les coaches adjoints », a déclaré Tchoutang, visiblement perplexe face à la méthode de travail du technicien belge.

L’ancien attaquant, aujourd’hui consultant et observateur attentif du football local, déplore le manque d’attention portée au vivier national. Selon lui, le championnat camerounais regorge de talents qui, faute de visibilité, peinent à se faire une place dans l’effectif des Lions. Il estime qu’avec une véritable présence sur le terrain, Marc Brys aurait pu repérer davantage de profils intéressants.

« Si le sélectionneur vivait ici, s’il assistait régulièrement aux matchs, on aurait 6, 7, 8 voire 9 joueurs locaux sur la liste. Ce ne sont pas les talents qui manquent. Ce qui manque, c’est la proximité et la connaissance réelle du championnat », insiste-t-il.

Tchoutang ne remet pas en cause les qualités de Brys en tant qu’entraîneur, mais plutôt son manque d’enracinement dans le contexte camerounais. Pour lui, il est essentiel qu’un sélectionneur national s’implique directement dans la réalité du football local, qu’il aille à la rencontre des clubs, des entraîneurs, des jeunes talents, des terrains parfois défavorisés mais riches en promesses.

« Ce n’est pas juste une question de quota. Il ne s’agit pas de mettre des locaux pour faire joli. Il s’agit de reconnaître leur vrai niveau, leur potentiel, leur mérite. Et ça, ça ne se fait pas depuis un bureau à Bruxelles », ajoute-t-il.

Cette sortie de Bernard Tchoutang relance le débat autour de la valorisation du championnat camerounais, souvent relégué au second plan malgré son rôle fondamental dans la formation des joueurs. Pour lui, la sélection nationale ne peut se construire uniquement sur les joueurs de la diaspora ou ceux évoluant en Europe. Elle doit aussi s’appuyer sur ceux qui se battent chaque semaine sur les pelouses du pays.

« Redonner confiance au football camerounais, c’est aussi redonner confiance à ceux qui le vivent au quotidien ici. Il y a des jeunes qui rêvent, qui bossent dur, qui méritent d’avoir leur chance. »

En formulant ces critiques, Tchoutang ne cherche pas à polémiquer gratuitement. Il lance plutôt un appel à une meilleure connexion entre l’encadrement technique des Lions et le cœur battant du football camerounais : ses clubs, ses joueurs, ses entraîneurs et ses supporters.

Le message est clair : si l’on veut bâtir une équipe nationale forte, soudée et représentative, cela commence aussi par regarder à l’intérieur.

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